Message aux visiteurs

La santé de l'animatrice d'Au Fil des Lectures ne lui permet plus d'assurer la gestion du site. Les 450 enregistrements présents sur le site sont toujours à votre disposition. Merci à tous.

BIENVENUE !

BIENVENUE !

lundi 29 mars 2010

Victor Hugo - À Guernesey (II)


Victor Hugo - A Guernesey
À Guernesey (II)
(clic droit sur le titre, "enregistrer sous...", mp3)

Lecture : Juliette 
Poésie
Durée : 3 min - (2,84 Mo) 




« Qu'est-ce que cette terre ? Une tempête d'âmes.
Dans cette ombre, où, nochers errants, nous n'abordâmes
Jamais qu'à des écueils, les prenant pour des ports ;
Dans l'orage des cris, des désirs, des transports,
Des amours, des douleurs, des veux, tas de nuées ;
Dans les fuyants baisers de ces prostituées
Que nous nommons fortune, ambition, succès ;
Devant Job qui, souffrant, dit : Qu'est-ce que je sais ?
Et Pascal qui, tremblant, dit : Qu'est-ce que je pense ?
Dans cette monstrueuse et féroce dépense
De papes, de césars, de rois, que fait Satan ;
En présence du sort tournant son cabestan
Par qui toujours — de là l'effroi des philosophes —
Sortent des mêmes flots les mêmes catastrophes ;
Dans ce néant qui mord, dans ce chaos qui ment,
Ce que l'homme finit par voir distinctement,
C'est, par-dessus nos deuils, nos chutes, nos descentes,
La souveraineté des choses innocentes.
Étant donnés le cœur humain, l'esprit humain,
Notre hier ténébreux, notre obscur lendemain,
Toutes les guerres, tous les chocs, toutes les haines,
Notre progrès coupé d'un traînement de chaînes,
Partout quelque remords, même chez les meilleurs,
Et par les vents soufflant du fond des cieux en pleurs
La foule des vivants sans fin bouleversée,
Certe, il est salutaire et bon pour la pensée,
Sous l'entre-croisement de tant de noirs rameaux,
De contempler parfois, à travers tous nos maux
Qui sont entre le ciel et nous comme des voiles,
Une profonde paix toute faite d'étoiles ;
C'est à cela que Dieu songeait quand il a mis
Les poètes auprès des berceaux endormis. »


 

Victor Hugo , L'Art d'être grand-père (1802-1885)


Écouter en ligne :




La Musique...

Liszt, Treize Poèmes Symphoniques - Poème Symphonique 03 interprétés par Ferenc Fricsay (1956)


3 commentaires:

  1. C'est toujours un grand plaisir de vous écouter, Juliette... Beau début de semaine avec vous. Bertrand

    RépondreSupprimer
  2. Tout simplement merci Juliette pour vos lectures qui m'enchantent toujours... peut-être un roman en projet ? J'en profite pour saluer chaleureusement Pomme, votre complice dans Le Signe que j'ai beaucoup aimé ! Lydie

    RépondreSupprimer
  3. Quel plaisir de rentrer après quelques jours d'absence et de trouver vos messages si chaleureux !
    Merci à vous deux et je vous promets de consacrer tout mon temps libre à la lecture d'un roman .
    amicalement .
    Juliette

    RépondreSupprimer

Pour plus de convivialité, pensez à signer vos messages. Très cordialement,
Victoria