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samedi 1 mai 2010

Charles Baudelaire - Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal


Baudelaire - Les Fleurs du Mal - Livre audio gratuit - Au Fil des Lectures
Spleen et Idéal
(clic droit sur le titre, "enregistrer sous...", archive zip)

Lecture : Thibaut Giraud 
Poésie
Durée : 1h 08min - (103,6 Mo)




Spleen et Idéal est la première et la plus importante section des Fleurs du Mal.


XXI - Hymne à la Beauté

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abime,
Ô Beauté ? ton regard infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton œil le couchant et l'aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté, monstre énorme, effrayant, ingénu!
Si ton œil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds.


Écouter Hymne à la Beauté




LXXVI - Spleen

J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.

Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C'est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
— Je suis un cimetière abhorré de la lune,
Où comme des remords se traînent de longs vers
Qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,
Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché.

Rien n'égale en longueur les boiteuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années
L'ennui, fruit de la morne incuriosité,
Prend les proportions de l'immortalité.
— Désormais tu n'es plus, ô matière vivante !
Qu'un granit entouré d'une vague épouvante,
Assoupi dans le fond d'un Sahara brumeux ;
Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,
Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche
Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche.


Écouter Spleen





Charles Baudelaire (1821-1867)


Texte intégral sur Wikisource


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Bénédiction    
L’Albatros    
Élévation    
Correspondances    
J’aime le souvenir de ces époques nues    
Les Phares    
La Muse malade    
La Muse vénale    
Le Mauvais Moine    
L’Ennemi
Le Guignon    
La Vie antérieure    
Bohémiens en voyage    
L’Homme et la Mer    
Don Juan aux enfers    
Châtiment de l’orgueil    
La Beauté    
L’Idéal    
La Géante    
Le Masque    
Hymne à la Beauté    
Parfum exotique    
La Chevelure    
Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne    
Tu mettrais l’univers entier dans ta ruelle    
Sed non satiata    
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés    
Le Serpent qui danse    
Une Charogne    
De profundis clamavi    
Le Vampire    
Une nuit que j’étais près d’une affreuse Juive    
Remords posthume
Le Chat    
Duellum    
Le Balcon    
Le Possédé    
Un Fantôme    
Je te donne ces vers afin que si mon nom    
Semper eadem    
Tout entière    
Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire    
Le Flambeau vivant
Réversibilité    
Confession    
L’Aube spirituelle    
Harmonie du soir    
Le Flacon    
Le Poison    
Ciel brouillé    
Le Chat    
Le Beau Navire    
L’Invitation au voyage    
L’Irréparable    
Causerie    
Chant d’automne    
À une Madone    
Chanson d’après-midi    
Sisina    
Franciscæ meæ Laudes    
À une dame créole    
Mœsta et errabunda    
Le Revenant    
Sonnet d’automne    
Tristesses de la lune    
Les Chats    
Les Hiboux    
La Pipe    
La Musique    
Sépulture    
Une Gravure fantastique    
Le Mort joyeux    
Le Tonneau de la haine    
La Cloche fêlée    
Spleen    
Spleen
Spleen    
Spleen    
Obsession    
Le Goût du néant    
Alchimie de la douleur    
Horreur sympathique    
L’Héautontimorouménos    
L’Irrémédiable    
L’Horloge    


Pour aller plus loin...


Spleen et Idéal sur Wikipédia


Une étude du poème, Correspondances



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L'enregistrement, Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal par Thibaut Giraud, est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.


10 commentaires:

  1. Merci beaucoup Thibaut, c'est un régal.

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  2. Une magnifique lecture sobre et forte. Merci au lecteur de servir Baudelaire avec autant de talent. Jean

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  3. D'accord avec Vincent et Jean : une très belle lecture. Merci à Thibaut. Léa

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  4. Je partage l'enthousiasme des auditeurs précédents. Bravo pour cette très belle lecture de Spleen et Idéal que vais recommander autour de moi. Cordialement, Christophe

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  5. Merci de tout cœur pour cette harmonieuse lecture de Baudelaire. Je compte bien moi aussi faire connaître votre enregistrement d'une si grande qualité. Cordialement, Isa

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  6. Merci à chacun pour vos commentaires. Je suis heureux que ces lectures vous plaisent. Thibaut.

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  7. Hugo avait raison... Baudelaire "donne à la poésie un frisson nouveau". Votre excellente lecture nous porte dans l'univers baudelairien. On vous sent habité par les mots. Un grand merci pour ce partage. Dahlia

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  8. Au risque d'être redondant... votre lecture est superbe. Merci pour cet enregistrement. Christophe

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  9. Un très grand merci à ton blog pour cette lecture de la poésie du Baudelaire. j'ai téléchargé "le chat" pour mon premier récital de poésie en français!! Mille merci!

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