Bernardin de Saint-Pierre, Jacques Henri (1737-1814), écrivain
français, disciple de Rousseau et précurseur du romantisme, célèbre
surtout pour son roman Paul et Virginie (1787). Ingénieur des Ponts et
Chaussées (1759), il mena d'abord une vie aventureuse, voyageant en
Allemagne pendant la guerre de Sept Ans, à Malte, en Hollande, en
Russie, en Pologne et en Autriche.
Les trois années qu'il passa à l'île
de France (aujourd'hui île Maurice) de 1767 à 1770, comme officier
surnuméraire, furent à l'origine de sa carrière littéraire et de son
succès car s'il fustigea la hiérarchie administrative de l'île, les
mesquines querelles de personnes, les horreurs de l'esclavage, il fut
sensible à la mélancolie du cadre naturel. Le retour en Europe fut
d'abord décevant, et l'ancien officier, se retrouvant sans poste, se
reconvertit dans la littérature.
Il fréquenta le salon de Mlle de
Lespinasse, la Société des philosophes et Rousseau, dont il resta,
jusqu'à sa mort, un fervent disciple. Le Voyage à l'isle de France
(1773) fut assez mal accueilli. En revanche, les Études de la nature
(1785-1787) rencontrèrent l'adhésion d'un large public (jusqu'à des
propositions de mariage). Cette réussite le tira de ses embarras
financiers et l'encouragea à ajouter des textes supplémentaires lors
des rééditions successives de cette somme.
Ainsi la troisième édition
contient-elle le célèbre roman Paul et Virginie, destiné à illustrer la
bienfaisance de la nature. L'œuvre appartient à un genre un peu oublié
au XVIIIème siècle, la pastorale. En 1792, Bernardin de Saint-Pierre
fut nommé intendant du Jardin des Plantes et du Cabinet d'histoire
naturelle. En 1802, il se rallia à Bonaparte, puis obtint les faveurs
de l'Empire, qui le pensionna et le décora de la Légion d'honneur
(1806). Entré à l'Académie française en 1803, il en devint le président
en 1807.
Paul et Virginie décrit avec force les sentiments amoureux et la
nostalgie du paradis perdu. Au-delà du cadre exotique et de la
description d'une société idyllique, Bernardin de Saint-Pierre expose
dans ce roman sa vision pessimiste de l'existence. Le registre de ce
roman est pathétique.
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